New York Fashion Week : Donna Karan et Marc Jacobs.

A New York, pour les collections automne-hiver 2011-2012, les créateurs font voyager la mode, la trimballent d’une époque à une autre. C’est le cas de Donna Karan et de Marc Jacobs qui se sont attardés tous les deux sur la période s’étalant des années 40 aux années 60.


Si l’on s’aventurait à un peu trop douter de sa créativité, on pourrait penser que Donna Karan s’est plongée dans les archives d’une maison emblématique française et en tirer sa collection Automne/Hiver. Comme Yvan Mispelaere pour Diane Von Furtensberg la veille, l’Américaine multiplie les références à la mode de l’Hexagone, celle d’antan, de Carmen de Tommaso ou encore de Christian Dior et particulièrement de ce dernier. Chacune des silhouettes évoquent le New Look du styliste natif de Granville. Sur de telles bases, il est indéniable que l’élégance était de mise sur les podiums. Pour cette saison encore, Karan couvrent ses pièces de teintes neutres : du beige, du gris clair et du camel principalement. Les tailles sont serrées, les silhouettes soulignées, en juste hommage à ce maitre de la Haute Couture. On note même une ré-interprétation de l’iconique veste Bar, légendaire succès de Christian Dior dans les années 50. Néanmoins, la patte DK se laisse apercevoir à certains moments, notamment dans les jupes stylo en cachemire drapé ou dans une robe du soir en jersey fluide. Autres gimmicks dont on ne peut faire abstraction tant ils sont des aberrants détails inesthétiques : les rouleaux de fourrure qui font office de coudières sur de nombreuses tenues. A cause de son statut de figure de proue de la mode outre-atlantique, il faut dire que l’on attendait beaucoup mieux de Donna Karan qui s’est contentée de proposer un vestiaire classe, certes mais manquant atrocement de fraîcheur, voire même de modernité.

 (Donna Karan)
 
Chez Marc Jacobs, on assiste à une véritable ode à la bizarrerie. L’enfant terrible de New York exécute pour la deuxième saison consécutive une rétrospective en s’attaquant aux codes des 40′s et des 50′s. Les mannequins sont coiffés de bibis et de bandeaux, arborent des jupes crayons, des tops à l’esprit corsage, des vestes à basque, des cols Claudine, des robes en sablier, quand de petites bottes vernies à semelles compensées les chaussent. Seulement, le styliste ne se limite pas à la simple invocation du passé. Alors qu’il semble dans ses meilleurs jours, Jacobs modifie génétiquement les pièces à coups d’innovations techniques et d’une certaine folie tout en leur insufflant. Par exemple, des textures inattendues couvrent les jupes telles que le croco verni, le latex et même des écailles roses. On remarque également un mélange absolument décomplexé de fausse fourrure et de vraie. Par ailleurs, l’imprimé pois se veut récurrent. Les compositions élaborées par Marc Jacobs sont de plus en plus osées au fil des passage, frôlent l’étrange. Ça ne se prend pas au sérieux, c’est unique, c’est futuriste…Toutefois, est-ce que ça nous plait ? Voilà une question à laquelle on n’a pas vraiment de réponse tellement l’intrigue que cette collection crée est poussée à son paroxysme.


 (Marc Jacobs)
Crédits photos : IMAXTREE.

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