Un oeil sur les podiums de la Paris Fashion Week Hommes.

Après Milan, c’est dans la capitale française que les créateurs continuent de présenter leur vision de l’homme pour l’automne et l’hiver prochains. Depuis mercredi, on peut observer une mode masculine de plus en plus élaborée sur les podiums parisiens, des collections à couper le souffle mais également des essais qui se distinguent par leur médiocrité, ou presque.


Une fois supplémentaire, Rick Owens met en œuvre la précision chirurgicale qu’on lui connait. La silhouette de base se veut noire et longiligne mais pas pour autant insipide, découpée dans des draps de laine ; la plupart du temps. Les parkas et les blousons se parent de détails suffisants à leur procurer une allure particulière tels que les capuches XXL, de grandes poches ou encore des doublures en fourrure. Par ailleurs, le satin s’insère ici et là, en noir et blanc, afin d’accentuer le graphisme et l’esthétique des tenues. Comme souvent avec l’Américain, on a droit à de la mode très technique, ce qui n’est pas pour nous déplaire.


Sûrement l’un des plus attendus de la semaine, le défilé Thierry Mugler se déroula sur une bande-son inédite signée Lady Gaga, avec Romain Kremer et surtout Nicola Formichetti, styliste de la même chanteuse, à la direction artistique. Ce dernier, récemment engagé par le président de la maison, Joël Palix, pour faire revivre l’esprit Mugler tout en y insufflant une nouvelle énergie, présenta un opus complètement disparate, sans aucune un fil rouge ni même cohérence. Au contraire, son acolyte et lui se sont contentés de livrer un ensemble de looks faussement pointus, dans l’excès du début à la fin. Les épaulettes des costumes sont réalisées dans la pure exacerbe, les pantalons beaucoup trop relâchés et fluides… On a du mal à capter l’ADN Mugler, utilisée de façon superficielle. Aucun charme ne se dégage du podium au fil des passages. Où est passé l’élégance maison ? Une question à laquelle Formichetti n’a pas été capable de fournir une réponse pertinente. Dommage. Plus que jamais, je crains la présentation de la collection féminine Automne/Hiver 2011-2012 qui aura lieu dans quelques semaines…


Chez Issey Miyake, l’heure est au romantisme et à la nostalgie. Les mannequins portent des vestons, des casquettes , des grosses mailles, des vestes à col châle, des pantalons froissés, blousons matelassés à carreaux, des trenchs amples, et des tee-shirts teintés à l’encre. Il ressort de cet opus une poésie étonnamment contemporaine. Tous mes applaudissements à Dai Fujiwara qui ne cesse de perpétuer l’ingéniosité ainsi que le savoir-faire inimitable du maître.


Pour Louis Vuitton, Paul Helbers et Marc Jacobs prônent le confort et la sobriété. En opposition à la plupart des collections, les couleurs sombres sont de rigueur. Choix des créateurs qui amènent à se concentrer sur les superpositions, les coupes, et les détails cet proposition stylistique influencée par le style amish (Les Amish sont une communauté anabaptiste présente en Amérique du Nord, vivant de façon simple et à l’écart de la société moderne, NDLR). L’homme Louis Vuitton porte des vestes cardigans en feutre de laine et cachemire, il ne se lasse pas de son pantalon en velours, et les blousons de cuirs seront ses meilleurs alliés contre les températures hivernales. Un peu maussade, souvent soporifique mais néanmoins respectueux du bon goût, voilà qui suffit pour conclure mon avis sur ce vestiaire.


Incontournable as du nœud pap’, Alexis Mabille propose un vestiaire résolument désinvolte et osé. Syncrétisme des codes vestimentaires de l’aristocratie britannique et de ceux du mouvement punk, les associations sont pour le moins oxymoriques mais ne manquent pas de plaire. C’est le cas des longs trenchs portés avec des pantalons slim taillés dans des brocarts rehaussés de laçages ou encore des chemises à carreaux bûcheron parsemées de paillettes. Nul doute que toutes ces pièces trouveront leur public.

Crédit photos : IMAXTREE.

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