Ford's back. Définitivement et en grandes pompes.

Bien que dans ma liste des résolutions de cette nouvelle année scolaire, j'avais inscrit en grandes lettres "éviter au MAXIMUM l'achat mensuel du Vogue Paris" (pour des raisons que j'expliquerai peut-être plus tard), Carine et son équipe réussissent toujours à me mettre une jolie quenelle, comme on dit. En septembre, quelque chose en moi a avancé je ne sais plus trop quel argument et j'ai cédé. Surement que je voulais voir si Alt, rédactrice en chef mode, avait eu le temps de pécher un peu plus d'inspiration durant ses vacances. Le mois suivant, c'était inévitable : numéro des 90 ans du magazine. La curiosité de découvrir autant d'archives, de messages de créateurs, et toutes les surprises annoncées ont eu raison de mon porte-monnaie. Novembre, j'ai trouvé le sujet du numéro profondément inintéressant. Toutefois, il était fourni avec un CD-ROM retraçant l'histoire du magazine ainsi que celle de la maison DIOR. Nul va sans dire que je me suis rué chez le marchand de journaux. Après cet énième achat à contre-cœur, je me suis juré de ne même pas m'attarder sur l'édition de Décembre-Janvier... C'était avant d'apprendre que Tom Ford, ancien directeur artistique de Gucci et d'YSL, véritable nabab de l'industrie, était le rédacteur en chef invité du magazine. Après réflexion, ce choix de La Roitfeld s'avère même inéluctable. Ils sont amis depuis toujours, ont collaboré de nombreuses fois ensembles, ont établi la tendance "porno-chic", et l'année 2010 marque le grand retour du Texan.


Tom Ford est une figure unique, particulière dans cette industrie. Talentueux, évidemment, rebelle, visionnaire et surtout lunatique, il a rythmé durant 14 ans les humeurs vestimentaires des saisons, avant de lui même tout claquer. Même si monsieur Yves Saint Laurent n'a jamais reconnu son travail au sein de la maison, Ford a carrément insufflé un nouvel air aux célèbres collection Rive Gauche, du contemporain, du neuf avec cette touche de féminité qui lui est propre, surfant entre chic fifties et glamour des années 2000. Pareil chez Gucci. Choquer, un des principaux leitmotiv dans son œuvre. On se rappelle de la campagne de pub avec le mannequin aux poils pubiens taillés en G (pour Gucci) ou encore de la publicité de son propre parfum où l'on pouvait apercevoir un flacon placé dans le rectum du modèle.

Quel plaisir donc de le savoir de retour, malgré le fait qu'il ait fallu entendre plus de deux mois pour découvrir les pièces de sa collection. En effet, Ford voulait aller à l'encontre du sort que les collections connaissent de nos jours : moins de 20 minutes après le défilé, les photos sont déjà disponibles sur internet. Ce qu'il voulait, c'est préserver le mystère autour de son opus retour, en invitant qu'une poignée d'Happy Few à son show et en n'autorisant que le photographe Terry Richardson (ami et autre investigateur du porno-chic) à immortaliser l'évènement. Une avis qui peut sembler un peu nihiliste avec les nouvelles conventions...




Une attente qui en valait la peine. Une partie du vestiaire peut déjà être vue sur des extraits du fameux numéro de Décembre du Vogue. Cette collection est un joyeux mélange du meilleur de Tom Ford. L'ambiance générale est rétro, on y voit d'ailleurs quelques réminiscences directes du travail d'Yves Saint Laurent, comme le smoking pour femmes. Un ensemble de pièces caractérielles aux coupes parfaites, aux détails digne d'un créateur de son envergure, capables, tel un coup de baguette magique, de sublimer la femme et de faire resplendir sa sensualité.

Alors bon retour et oui, Joyeux Noël Mr Ford.

Crédits photos : Vogue Paris.

1 commentaire:

LOLA a dit…

Je retombes sur ce vieil article..
Tom Ford ou l'homme de ma vie. Cette collection était finalement une très belle collection, parfaite pour un come-back et dans la continuité de ses dernières collections chez YSL/GUCCI.
Signe de l'intelligence de TOM, il a présenté cette collection presque 10ans Jour pour jour après la saison qui faisait de lui le créteur le plus puissant du début du 21eme siècle.

Le plus drôle est que ses collections YSL/GUCCI été 2001 étaient ses plus critiquées par la presse...10ans après, je les aime toujours.

J'attends la deuxième collection avec impatience, Tom ne m'a jamais déçue.